L’ère numérique

A partir des années 2010, alors que le digital painting avait largement moins bonne presse qu’aujourd’hui, Vitou VANDY commence à travailler sur des supports numériques, parallèlement aux supports traditionnels que par ailleurs il ne cessera jamais de défendre. Quant à la question de l’IA, Vitou VANDY a toujours été ferme et intransigeant à ce sujet : l’intelligence artificielle est une chose remarquable, pour ne par dire révolutionnaire, dans les domaines médicaux et dans le milieu de la recherche, entre autres. Néanmoins, elle n’a aucunement sa place dans l’art et dans le monde de la création (IA générative). « Une œuvre d’art est avant tout une création consciente qui résulte d’une réflexion, d’un vécu, d’une sensibilité et d’un parti pris esthétique. Elle ne saurait être la simple matérialisation – une matérialisation qui par ailleurs repose sur un pillage éhonté d’œuvres préexistantes – d’une série de requêtes finement définies. Derrière chaque œuvre d’art, il y a un artiste, une existence, une identité, un cœur, une intimité, une introspection et une singularité parfaitement irremplaçables. A une époque où la consommation surpasse de loin la création, où chaque personne exige de « tout avoir tout de suite », où la patience et le travail acharné sont considérés comme des faiblesses appartenant à un autre temps, l’IA générative ne peut, effectivement, que connaitre un formidable succès. Et ce succès, ne nous voilons plus la face, vient avant tout du simple fait que l’IA générative a le pouvoir de donner très rapidement à n’importe qui (n’ayant qu’une une connaissance superficielle de l’art) l’absurde illusion qu’il pourrait être lui-même un artiste digne de ce nom. Pour ces gens, est révolu le temps où l’on se devait d’apprendre patiemment et minutieusement un métier, ne serait-ce que pour gagner le droit de l’exercer. Aujourd’hui, dans la logique de la consommation et de la production à outrance, « être peintre, être musicien, être écrivain » avec l’aide de l’IA générative, c’est, dans le pire des cas : consommer un produit de divertissement de plus, un produit parmi tant d’autres, et, dans le meilleur des cas : trouver un moyen rapide et facile de générer des revenus. Dans les deux cas, la notion d’art, évidemment, n’entre jamais en jeu », selon Vitou VANDY.